Contribuer à la valorisation
du patrimoine

Le site moustérien de Château-Gaillard / la Mercerie

Traversé par la LGV, le site de Château-Gaillard / la Mercerie à Fontenay-sur-Vègre, a fait l'objet d'une fouille préventive durant l'été et l'automne 2012. Localisée en rive gauche de la vallée de la Vègre, cette occupation moustérienne, propre à l'Homme de Néandertal, est datée du Paléolithique moyen récent.

C'est la première fois, dans les Pays de la Loire, qu'une telle opportunité se présente aux archéologues : fouiller une occupation de plein air datant de cette période ! Bien que le site ne soit pas très bien conservé, les résultats devraient permettre d'augmenter largement les connaissances sur ces chasseurs-cueilleurs qui sillonnaient la région de 100 000 à 40 000 ans avant notre ère.

La collecte de silex taillés, disséminés sur plusieurs hectares, montre des pièces caractéristiques de cette période, dont la plus connue est le biface. Après un décapage de terres superficielles, la fouille a permis d'étudier un épandage de silex sur près de 1,5 ha, surface jamais atteinte pour ce type de site dans l'Ouest de la France.

Les archéologues ont cartographié la répartition et l'organisation des vestiges abandonnés par les hommes préhistoriques. Ils ont analysé de grandes coupes stratigraphiques pour mieux comprendre le contexte sédimentaire et l'évolution du site dans le temps. Enfin, ils ont réalisé l'étude technologique des silex taillés pour découvrir la nature de l'occupation. S'agissait-il d'un site de boucherie, d'un atelier de taille, d'un habitat…?

Source : Inrap

Paléométallurgie du fer : du minerai à l'objet

Les mines de fer (500 AV. JC)

Huit sites, dont les vestiges témoignent d'une activité métallurgique, ont été fouillés par l'Inrap de mars à novembre 2012 dans la Sarthe, sur les communes de Neuville-sur-Sarthe, La Milesse, Aigné et Degré. Les archéologues y ont étudié la chaine opératoire de la métallurgie du fer, du premier âge du Fer au Moyen-Âge. Celle-ci se partageait en trois grandes étapes : l'extraction du minerai dans les mines, sa réduction dans les fours jusqu'à sa transformation dans les forges. Ces études ont permis de comprendre l'impact de cette activité sur l'organisation économique et sociale du territoire.

Texte et photos : source Inrap

Une mine sur le site des Rochadières à La Milesse

Les plus anciennes traces d'extraction du minerai de fer au nord du Mans remontent au premier âge du Fer, soit environ 500 ans avant notre ère. Plusieurs techniques sont employées : lorsque le minerai est près de la surface, l'extraction s'effectue dans les fosses à ciel ouvert. Lorsqu'il se trouve à plus de deux mètres de profondeur, l'extraction s'opère par puits et galeries souterraines, comme c'est le cas aux Rochardières. Un puits dessert plusieurs galeries qui sont remblayées au fur et à mesure de l'exploitation. Cette technique assure une sécurité à l'ensemble de l'exploitation. Les traces laissées par les outils dans l'argile permettent d'identifier l'utilisation de pics, de barres à mine et plus rarement de burins.

Les fours de réduction du minerai de fer sur le site d'Houdouard à Aigné

Le fer s'obtient à partir du minerai que l'on transforme à l'aide d'un agent réducteur : le carbone. Celui-ci est contenu dans le charbon, utilisé dans la combustion du minerai.

La réduction se fait en plusieurs étapes.

  • Une première cuisson du minerai dans un foyer permet de le sécher, d'en éliminer certains composants chimiques et de le « fragiliser ».
  • Le broyage consiste à concasser le minerai en fins granules afin de faciliter sa réduction.
  • La réduction, enfin, consiste à transformer le minerai en métal dans des fours à bas fourneau tels ceux mis au jour sur le site d'Houdouard. Ce procédé permet d'affiner le métal en supprimant l'oxygène présent naturellement dans le minerai. Il se produit des déchets, appelés scories, qui sont prélevés par les archéologues.

La forge

La réduction du minerai de fer est suivie par l'ensemble des activités désignées sous le terme de post-réduction. Celles-ci sont réalisées dans un foyer de forge. 

Le produit métallique obtenu lors de la réduction du minerai de fer ne peut être transformé directement en un objet. Il faut en éliminer les impuretés telles que les résidus de charbons et de scories (1). On procède alors au nettoyage de la masse de fer par alternance de chauffes dans un foyer et du martelage de la pièce métallique sur l'enclume (2-3-4) : c'est la forge d'épuration. 

La forge d'élaboration permet de modeler progressivement une masse de métal en un objet déterminé (5). Lors des différentes opérations pratiquées sur le métal, des oxydes de fer de très petite taille, appelés battitures, s'en détachent et des scories se forment au fond du foyer de forge.

Chiffres clés

Sur la longueur totale du tracé, soit 214 km, l’État a prescrit 45 fouilles : 39 réalisées par l’Inrap et six par des opérateurs locaux.