Les grandes étapes
du chantier

Dès la phase d’étude et de conception, toutes les grandes étapes du chantier de la LGV BPL ont été anticipées, depuis le terrassement jusqu’à la construction des ouvrages d’art, en passant par l’installation des équipements ferroviaires. Retour sur un travail titanesque et parfaitement millimétré.

Le terrassement

Étape primordiale de génie civil, le terrassement donne à la plateforme ferroviaire son profil définitif, qui doit respecter les pentes et les rayons de courbures pour permettre la circulation des trains à 320 km/h. Le terrassement répond à deux objectifs principaux : réutiliser au maximum les matériaux en place et équilibrer les mouvements de terres en déblais et remblais, pour limiter les dépôts définitifs.

Pour les déblais, le terrassement s’effectue en dessous du terrain naturel. Les matériaux extraits sont réutilisés dès que possible pour la mise en œuvre de remblais. Ceux impropres au réemploi sont mis en dépôts sous forme de merlons acoustiques, d’aménagements paysagers ou en dépôts définitifs restituables à l’agriculture. La mise en remblais s’effectue au-dessus du terrain naturel.

L’emploi de chaux et de ciment est souvent nécessaire. Ces traitements permettent de diminuer le taux d’humidité et d’améliorer la résistance des sols.

Le chantier de la LGV BPL, c’est :

Les ouvrages d'art

Les ouvrages d’art ferroviaires correspondent à toutes les constructions, autour du chemin de fer, qui permettent la circulation, supportent la voie ferrée et servent à franchir les obstacles. 240 : c’est le nombre d’ouvrages d’art construits le long de la LGV BPL en moins de trois ans.

Il en existe différents types :

  • les ouvrages « courants » que l’on retrouve le long des routes ou des voies ferrées comme les ponts routes (PRO), les ponts rails (PRA) et les franchissements autoroutiers ;
  • les ouvrages « non courants » tels que les tranchées couvertes, les viaducs et les sauts de moutons.
  • La LGV BPL franchit le réseau autoroutier 5 fois :

    • A81 - Le Genest-Saint-Isle : 114,27 mètres
    • A81 - Bonchamps-lès-Laval : 198 mètres
    • A81 - La Quinte : 118 mètres
    • A28 – Neuville-sur-Sarthe : 73 mètres
    • A11 – Montfort-le-Gesnois : 55 mètres
  • Les tranchées couvertes sont mises en œuvre lorsque la LGV passe sous une voie de circulation ou dans des zones périurbaines, pour limiter les nuisances aux riverains. Le projet intègre sept tranchées couvertes d’une longueur variant entre 41 et 333 m (hors murs en ailes).

    • Parc de la Monniais (Cesson Sévigné) : 300 m
    • RN 136 (Cesson Sévigné) : 65 m
    • RN 162 (Louverné) : 40,57 m - Fiche technique
    • A81 (Louverné) : 118 m - Fiche technique
    • RN 157 (Louvigné) : 48,50 m
    • Aigné : 200 m
    • A11 (Montfort-le-Gesnois) : 55 m
  • Ouvrages d’art de grande envergure, les viaducs sont conçus pour franchir les vallées et les cours d'eau les plus larges. Dix viaducs et une estacade ont été construits sur la LGV BPL. Ces viaducs ont été conçus et construits dans le respect des normes et réglementations écologiques en vigueur. Le viaduc le plus long est celui qui traverse la Sarthe : 433 m, 16 piles, 12,60 m de largeur.

    Voici les fiches techniques des viaducs qui ponctuent la LGV BPL.

    • Viaduc du Vicoin : 337 m - Fiche technique
    • Estacade du Vicoin : 256 m - Fiche technique
    • Viaduc de la Mayenne : 222 m - Fiche technique
    • Viaduc du Quartier : 263 m - Fiche technique
    • Viaduc de la Jouanne : 118 m - Fiche technique
    • Viaduc de la Vaige : 104 m
    • Viaduc de l'Erve : 144 m
    • Viaduc de la Vègre : 56 m
    • Viaduc de Courbe : 374 m - Fiche technique
    • Viaduc de la Sarthe : 433 m - Fiche technique
    • Viaduc de Bonchamps : 198,22m - Fiche technique

    Tous ces ouvrages sont des bipoutres mixtes à dalle inférieure collaborante. Cette innovation a permis de fortement réduire la dimension des ouvrages en améliorant leur rigidité.

  • Il s’agit d’ouvrages composés d'un pont, d'une tranchée ou d'un court tunnel. Ils permettent aux trains circulant sur la LGV de se croiser ou de changer de direction. Les trains peuvent bifurquer sur le réseau classique pour desservir les gares ou rejoindre d'autres voies dédiées à leur circulation.

    On trouve cinq sauts de mouton (SDM) sur la LGV BPL.

    • SDM 1216 (Loiron) - Fiche technique
    • SDM 1055 (Bonchamps-lès-Laval)
    • SDM 0664 (Poillé-sur-Vègre)
    • SDM 0269 (La Milesse)
    • SDM 0017 (Lombron)

Ouvrages d'art de grande envergure

Les équipements ferroviaires

Les installations telles que les rails, les caténaires et la signalisation sont des équipements qui composent la superstructure d’une plateforme ferroviaire.  

  • Les traverses en béton et les rails sont posés sur une couche de pierres concassées appelée ballast. Pour obtenir le profil définitif de la voie, du ballast est à nouveau déposé entre les traverses ainsi que de part et d’autre des rails.

  • La plateforme est composée d’une double voie dont la largeur varie en fonction de la vitesse et de la nature des circulations. La distance entre l’axe des deux voies est appelée « entraxe ». L’entraxe est déterminé notamment pour limiter l’effet de souffle lors du croisement de trains. Il est de 4,50 m pour une vitesse supérieure à 300 km/h. Sur le contournement du Mans, où un TGV à 320 km/h pourrait croiser un train de fret à 100 km/h, cet entraxe a été porté à 4,70m.

  • L’alimentation en énergie électrique est assurée par le réseau de transport d’électricité (RTE) existant. Deux sous-stations électriques (à Juigné-sur-Sarthe et le Pertre) redistribuent un courant de 25 000 V via les câbles caténaires. Le système est dimensionné pour permettre une vitesse de circulation de 350 km/h. Il est piloté depuis le Central Sous-Station (CSS) de Rennes.

    L’électrification de la ligne se compose d’une partie « émergée » et d’une partie « immergée ». La première recouvre tous les équipements qui assurent au train la fourniture d’énergie : câbles, poteaux, caténaires, postes d’alimentation électrique, etc. La seconde, invisible mais stratégique, compose le système de signalisation et de télécommunication garant de la circulation et de la sécurité des trains.

  • La signalisation est constituée de centres d’appareillage répartis le long de la ligne et d’équipements situés dans la voie, afin de permettre l’affichage des indications de conduite à l’intérieur de la cabine des TGV. La signalisation est commandée depuis le poste de contrôle à distance (PCD) de Rennes.

  • La LGV est équipée de détecteurs agissant directement sur la signalisation :

    • des détecteurs de vents latéraux, donnant des alarmes correspondant à la mise en place automatique de limitations de vitesse ;
    • des détecteurs de chute de véhicules.

Point lexique

  • Terrassement : ensemble des travaux de fouille, de transport, d'entassement de terre, pratiqués pour modifier le relief d'un terrain, permettre de réaliser ou renforcer certains ouvrages.
  • Déblais : décombres enlevés ou matériaux extraits en déblayant.
  • Remblais : masse de matière rapportée pour élever un terrain ou combler un creux.

Garantir un aménagement exemplaire

Dans le prolongement de la ligne Paris - Le Mans, la LGV BPL contribue au gain de temps de trajet entre l’Ouest de la France et Paris. Elle accroît également la capacité de transport ferroviaire, offrant une alternative aux autres modes de transports sur les mêmes destinations. Ce rééquilibrage est l’un des objectifs fixés au niveau national en matière de développement durable.
L’ensemble des acteurs de ce projet d’intérêt public d’envergure avaient également pour mission de garantir un aménagement exemplaire par son insertion dans les territoires.

Pour Eiffage Rail Express (ERE), l’objectif à cet égard était triple :  

  • premièrement, respecter scrupuleusement les préconisations réglementaires en matière d’environnement, de préservation des paysages, de cadre de vie et de biodiversité, voire aller au-delà de la réglementation dans certains cas ;
  • deuxièmement, participer activement au financement des opérations d’aménagements fonciers agricoles et forestiers, réalisées sous la maîtrise d’ouvrage des départements tout au long du tracé de la LGV BPL ;
  • troisièmement, s’inscrire dans une démarche de valorisation du patrimoine national, en finançant les travaux de fouilles archéologiques réalisés durant les travaux d’aménagement de la LGV.

Historique du projet