14.06.2021

Comment se comportent les amphibiens face aux ouvrages de traversée de la LGV BPL ?

Evaluer et suivre les populations d’amphibiens pour mesurer la transparence écologique de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire.

Comment se comportent les amphibiens face aux ouvrages de traversée de la LGV BPL ?

Engagé depuis plus de dix ans dans une politique volontariste de préservation de la biodiversité, Eiffage a mis en place des ouvrages favorisant la traversée par la faune de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (LGV BPL). C’est pourquoi un suivi des populations d’amphibiens est assuré afin de mesurer la transparence écologique de l’infrastructure.  

Lors de la construction de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (LGV BPL) des mesures ont été mises en place afin d'éviter ou de réduire les impacts de l'infrastructure sur le vivant et de pérenniser les populations d'amphibiens présentes - conformément aux engagements d'Eiffage visant à préserver la biodiversité.  

Ces espèces (tritons, crapauds communs, grenouilles agiles et vertes, salamandres...) réalisent des migrations régulières pour se reproduire. Ces déplacements les obligent parfois à traverser l’infrastructure linéaire de transport. A la différence des humains qui disposent de divers moyens pour se repérer dans l’espace, les amphibiens se déplacent de proche en proche à la faveur des zones refuges qu’ils trouvent. Des mares et des ouvrages de transparence écologique et hydraulique ont ainsi été créés afin de leur permettre de se déplacer de part et d’autre de la ligne selon des itinéraires identifiés lors des études environnementales.
L'un des axes de l'observatoire environnemental de la LGV BPL est ainsi d'évaluer l'insertion "physique" de la ligne dans le territoire et d'approfondir les connaissances sur les interactions entre l'infrastructure et la biodiversité, en particulier les espèces animales.  

Pour mener à bien ces analyses nous nous sommes associés avec l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) de Montpellier et le doctorant Guillaume Testud qui a mené, à partir de janvier 2017 dans le cadre de sa thèse, une campagne de terrain visant à mesurer les déplacements de certaines espèces d'amphibiens le long du tracé et d’évaluer l’efficacité de certains des ouvrages de transparence écologique mis en place.
Il étudie le comportement des amphibiens au contact des aménagements réalisés au titre des mesures d'évitement, de réduction et de compensation sur 5 secteurs : Brielles (Ille-et-Vilaine), Le Pertre (Ille-et-Vilaine), Beaulieu-Sur-Oudon (Mayenne), Chantenay-Villedieu (Sarthe) et Lombron (Sarthe). 

 L'un de ses axes d’étude traite de l'efficacité des mesures prises pour permettre la viabilité des populations d'amphibiens dans le cadre de la construction de la LGV BPL.
Trois phases d'études ont été réalisées en 2017, 2018 et 2019.

Durant ces trois phases, deux techniques de suivi ont été employées :

  • La capture-marquage-recapture qui permet de comprendre les déplacements des individus dans le paysage et d’identifier les brassages de populations.
  • Le « Homing » qui consiste à analyser le comportement des individus dans les ouvrages de franchissement, technique quasiment jamais mise en œuvre à cette échelle opérationnelle.

Les résultats montrent par exemple que lorsque les tritons changent de site de reproduction, ils restent majoritairement du même côté de la LGV et traversent peu les passages à faune ou les ouvrages hydrauliques. Un enrichissement sonore (chant d’un mâle ou d’une femelle) augmente les chances de succès des traversées sous la ligne. Des mares relais présentes de part et d'autre de la ligne sont aussi un facteur d'amélioration.

Un suivi est en cours cette année 2021 et consiste également à connaître l’influence du substrat présent dans les ouvrages sur les déplacements de part et d’autre de la LGV.

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