Un aménagement exemplaire

La LGV est sous-tendue par une stratégie environnementale et de développement durable ambitieuse. L’objectif : faire de ce projet un aménagement exemplaire par son insertion dans les territoires.

Environnement

Les dispositions prises par Eiffage Rail Express (ERE) en matière de développement durable et de protection de l’environnement s’alignent à la fois sur la Stratégie Nationale de Développement Durable du ministère de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie et sur les différentes règlementations (dossiers d’enquête préalable à l’utilité publique, dossier des engagements de l’État, concertations locales, etc.).

À travers une approche globale, « éviter, réduire, compenser », la stratégie d’ERE vise à :

  • limiter les impacts négatifs du projet sur la biodiversité environnante tout au long du tracé ;
  • préserver au maximum le cadre de vie des riverains ;
  • réduire son empreinte carbone.

Eviter, réduire, compenser

Éviter à la source, réduire, puis compenser les atteintes résiduelles portées à l’environnement et au cadre de vie : ce triptyque incarne la démarche de développement durable adoptée par Eiffage Rail Express pour construire la LGV BPL.

Eviter : le choix d'un tracé de moindre impact environnemental

La démarche générale d’évitement est le fruit d’un long processus de concertation, d’études environnementales et techniques mené par Réseau Ferré de France dès l’origine du projet, puis complété par Eiffage Rail Express.


Le tracé sinueux de la Ligne à Grande Vitesse Bretagne - Pays de la Loire résulte du travail d’évitement des impacts sur l’environnement. L'ingénierie environnementale a permis de réduire au maximum les emprises du linéaire et d'éviter toutes les zones classées Natura 2000 (sites naturels de grande valeur patrimoniale) ainsi que l'essentiel des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF).

Réduire

Les travaux d’optimisation menés par Eiffage Rail Express durant l’année 2011 ont permis de réduire davantage encore l’impact environnemental du projet, avec les bénéfices concrets suivants.

  • Au nord de Laval, le tracé a été légèrement décalé afin d’éviter l’extrémité Sud de l’unique Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) impactée par le projet. 
  • Le profil en long de la ligne a été optimisé de manière à limiter le mouvement des terres et les excédents de matériaux. Ces derniers ont été réduits par rapport au projet initial, limitant d’autant les superficies nécessaires à ces dépôts.
  • La restauration de tous les cours d’eau, ruisseaux et rivières et la création de multiples passages adaptés à tout type de faune, en toute saison, ont permis de réduire l'effet « barrière » de la ligne.
  • Des mesures d’adaptation du chantier ou de l’exploitation, tant dans les méthodes constructives que dans le calendrier des opérations, ont favorisé le respect des cycles biologiques.

Compenser

En matière de biodiversité, le processus de compensation vise à réparer « en nature » les impacts résiduels infligés par l’infrastructure aux espèces animales et végétales, ainsi qu’aux milieux naturels. L’objectif : mettre en place des mesures permettant de « remplacer » les milieux naturels d’importance écologique détruits au cours du chantier. C'est la notion de « non-perte » de biodiversité.

Les travaux de compensation ont porté sur trois espèces en priorité.

  • Les amphibiens, qui sont dépendants de trois grands types de milieux : d’une part, les milieux humides pour se reproduire et d’autre part, les milieux forestiers et bocagers pour hiberner et se nourrir.
  • Les insectes saproxyliques (notamment le Pique-prune Osmoderma eremita et le Grand Capricorne Cerambyx cerdo), dépendants des milieux bocagers et des milieux forestiers.
  • Les chiroptères, qui occupent diverses niches écologiques entre leur zone de chasse et leurs gîtes (gîtes d’hibernation, d’accouplement, de transit et sites de mise bas).

Ces trois axes n’excluent en rien les actions de compensation au bénéfice des autres espèces : végétation, avifaune (oiseaux), mammifères terrestres et semi-aquatiques, ichtyofaune (poissons), reptiles, mollusques et autres insectes.

La compensation environnementale sur la LGV BPL, c’est :

Milieux et espèces

Milieux humides
Les milieux humides abritent une multitude d’espèces animales et végétales qui participent à l’équilibre de l’environnement.

Lors d’importants travaux comme ceux de la LGV BPL, l’équilibre de ces milieux est menacé. Eiffage Rail Express a mis en place des moyens compensatoires afin de pallier les troubles provoqués lorsqu’ils n’ont pu être évités. Des mares de substitution et de compensation ont par exemple été creusées pour remplacer celles qui ont été détruites lors du chantier.  

Boisements et haies bocagères

Les boisements accueillent de nombreuses espèces animales. Lorsque d’importants travaux ont lieu, il est très important de conserver ces habitats ou, si cela n’est pas réalisable, de prévoir des solutions compensatoires pour permettre à la faune de survivre.

La haie bocagère possède une richesse spécifique qui lui permet de jouer un rôle important dans la biodiversité en tant que corridor écologique. Elle permet également la régulation hydraulique, la conservation des sols...

Traditionnellement, les haies bocagères sont utilisées pour la séparation des parcelles mais aujourd'hui, conséquence de la mécanisation de l'agriculture, elles sont menacées.

Plaines agricoles

Malgré une biodiversité moins marquée, les plaines agricoles méritent une attention spécifique. Elles accueillent un certain nombre d’espèces, notamment des oiseaux nicheurs. 

Cadre de vie

  • Pour une meilleure protection, les nuisances sonores sont traitées à la source par la mise en place de merlons acoustiques ou d’écrans antibruit. Il s'agit de techniques éprouvées qui créent un masque entre les voies ferrées et les habitations.

    Les effets de la LGV sur la vie des riverains ne se réduisent pas au seul volet acoustique. En concertation avec les riverains et leurs représentants, un important travail a été réalisé sur le rétablissement des circulations (voiries) visant à maintenir les fonctionnalités des territoires, ainsi que sur l’insertion paysagère de la ligne et de ses ouvrages.

  • L'évaluation des effets de la LGV sur les paysages et le cadre de vie s’est traduite par un schéma directeur paysager. L'intégration paysagère de la ligne repose sur trois principes :

    • se rapprocher au mieux des composantes paysagères existantes ;
    • respecter le paysage quotidien des habitants situés à proximité ;
    • rechercher des possibilités de découverte des paysages traversés depuis le train.

    Des mesures d'intégration paysagère spécifiques sont prises à proximité des monuments historiques, en relation étroite avec l'Architecte des Bâtiments de France.

Le Fonds d’Intervention pour le Patrimoine Naturel

Eiffage Rail Express s'inscrit dans une démarche volontaire et investit dans des mesures environnementales innovantes et notamment en s'associant au Fonds d'Intervention pour le Patrimoine Naturel (le FIPAN). Son but, en partenariat avec les acteurs locaux, est de maintenir ou d'améliorer les écosystèmes traversés. La présentation suivante témoigne de l'engament d'Eiffage Rail Express en faveur de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (la SNB).

Empreinte carbone

À l’occasion de la LGV BPL, les équipes d’Eiffage ont développé une démarche complète visant à maîtriser l’empreinte carbone du projet à travers trois outils : le Bilan carbone®, le fonds d’arbitrage carbone, le portail « achats responsables » dédié aux fournisseurs et sous-traitants.

Le Bilan carbone®
Le Bilan carbone® de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) est une méthode comptable à valider sur le plan scientifique. Réaliser un Bilan carbone®, c’est recenser toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) directes et indirectes que génèrera l’activité, aussi bien en amont (fournisseurs, produits utilisés…) qu’en aval (utilisation, exploitation…), en passant par la construction, la production et les déplacements induits. Il permet d’identifier à chaque étape de l’opération les marges de manœuvre possibles pour réduire les émissions de GES et les consommations énergétiques.
La LGV BPL a fait l’objet d’un premier Bilan carbone® lors de la réponse à l’appel d’offre en 2010. La réalisation de la LGV BPL implique 1 650 tonnes équivalent carbone émis par km de LGV.

Afin de diminuer autant que possible cette évaluation a priori, ce bilan est régulièrement actualisé au cours de l’opération afin de connaître, au moment de la mise en service de la ligne, le Bilan carbone® final ainsi que les principaux postes d’émissions de GES.

Le Fonds d’Arbitrage Carbone

Réaliser un Bilan carbone® n’est pas suffisant. Il est ensuite nécessaire de planifier les actions concrètes et mesurables visant à réduire ce bilan.
Un fonds d’arbitrage carbone a ainsi été créé par le groupe Eiffage. L’objectif : financer les différentiels de coûts entre des solutions traditionnelles à forte empreinte carbone et des techniques constructives, des procédés ou des matériaux moins émetteurs de gaz à effet de serre. Ce fonds est mis en place pour la première fois en France sur le projet de la LGV BPL.  

Foncier : limiter l'impact du projet sur les exploitations forestières et agricoles

Près de 90 % des territoires traversés par la LGV BPL dans les trois départements - Ille-et-Vilaine, Mayenne, Sarthe – concernent des terres à vocation agricole avec une forte activité d’élevage. Eiffage Rail Express (ERE) a finalisé les opérations d’acquisition des bâtis et d’indemnisation des exploitations concernées par le projet et maîtrisé les terrains nécessaires à la réalisation de la ligne.

  • Les emprises définitives de l’infrastructure.
  • Les aménagements connexes (rétablissements routiers, chemins de maintenance, bassins de décantation, etc.).
  • Les occupations temporaires de terrains pour les besoins du chantier (installations de chantier, stockages provisoires de matériaux).

Par ailleurs, ERE a participé au financement des opérations d’aménagements fonciers agricoles et forestiers, réalisées sous la maîtrise d’ouvrage des trois départements. Ce sont ainsi environ 50 000 hectares qui ont été réaménagés tout au long du tracé.

 

L'organisation foncière

Afin d’optimiser les aménagements fonciers, le responsable foncier d’ERE a travaillé avec les opérateurs fonciers SCET (Services conseil expertises et territoires), FIT Conseil et Systra Foncier. Par ailleurs, des partenariats ont été mis en place avec :

  • les Conseils généraux des trois départements, en charge de la maîtrise d’ouvrage des Associations françaises d’agroforesterie (AFAF) ;
  • les Sociétés d’aménagement foncier d’établissement rural (SAFER) en charge de la constitution des réserves foncières ;
  • les ADE et l’Office national des forêts (ONF) qui travaillent sur la conception et la mise en œuvre de la compensation environnementale.

Archéologie : contribuer à la valorisation du patrimoine

Dans le cadre des travaux d’aménagement de la LGV, l’Institut national de la recherche archéologique préventive (Inrap) a réalisé des diagnostics archéologiques afin de déceler des traces d’occupation humaine. Plus de 200 km ont été diagnostiqués et environ 40 chantiers de fouilles de sauvegarde, financés par Eiffage Rail Express, ont été menés jusqu'en 2013.